
Le lac Stukely est l’un des lacs les plus limpides de la province de Québec. Comme plusieurs autres lacs de la région de l’Estrie, il n’a pas échappé au myriophylle à épis, dont la présence, connue depuis 2004, a augmenté au fil des années. Puisqu’il s’agit d’un lac de tête, il jouit d’une grande protection contre la contamination humaine, agricole ou industrielle, ce qui laisse supposer que le myriophylle a été introduit par des embarcations ayant navigué sur des plans d’eau où celui-ci était présent.
Craignant les impacts grandissants de cet envahisseur sur la qualité du lac, l’Association pour la Protection de l’Environnement du lac Stukely (APELS) a initié, en 2017, le projet Myriophylle à Épi au Lac Stukely (MYELS). Après une première phase d’inventaire, réalisée en
2017, plusieurs phases de traitement successives ont exécuté entre 2018 et 2024.
À la demande de l’APELS, le projet a d’abord été parrainé par la municipalité d’Eastman qui s’en est porté garant auprès du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre le Changements Climatiques (MDDELCC). Depuis 2023 L’APELS procède à ses propres demandes de Certificat d’autorisation (CA) auprès du Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parc (MELCCFP).
L’APELS, la municipalité d’Eastman, le parc national du mont Orford (PNMO) et le centre de villégiature Jouvence ont investi temps et argent pour la mise en œuvre d’un plan de traitement et de contrôle de cet envahisseur, aidé d’autres collaborateurs. À ce jour, les coûts directs, incluant la station de lavage, pour la réalisation du projet MYELS s’élèvent à près de 400 000$ strictement pour le secteur sud du lac incluant les coûts pour la station de lavage. Des sommes comparables ont été investies par le PNMO et Jouvence. Il s‘agit d’argent sonnant qui ne tiennent pas compte des milliers d’heures de bénévolats des membres de l’APELS ni des coûts internes du PNMO, de Jouvence et de la municipalité d’Eastman.
Parallèlement aux traitements par toiles et par arrachage ainsi qu’ à l’implantation de corridors de navigation pour protéger les zones à risques lorsque requis, des recherches et démarches ont été effectuées par l’APELS pour l’implantation de la station de lavage. Suite à une étude de faisabilité incluant une description des
installations, une esquisse et une évaluation des coûts, présentée par l’APELS à la municipalité d’Eastman, celle-ci a considéré que cette station devait être un équipement municipal. Elle a donc procédé à la conception finale, à la construction et à la mise en service, à l’été 2020, d’une station fixe, ayant pour objectif de préserver le lac à long terme contre les espèces envahissantes. Des aménagements additionnels ont été effectués au fil du temps pour renforcer l’efficacité du traitement et du contrôle de la station soit le lavage à l’eau chaude, l’installation de caméras de surveillance et en 2024 l’implantation d’un délai de lavage obligatoire avant l’émission de la preuve de lavage.
En 2023, 13 200 m2 de toiles ont été étendus sur les herbiers de myriophylle. De plus, les bénévoles de l'APELS ont arraché au moins 2 000 livres de plantes, auxquelles s’ajoutent environ 350 livres lors des travaux faits par Denis Mongeau, plongeur professionnel engagé par l’APELS.
La quantité arrachée par le RAPPEL est à venir. Dernièrement, le RAPPEL est revenu faire un relevé du myriophylle restant en périphérie des toiles. Le bilan annuel des activités et des coûts devrait être dressé à la fin de cette année.
Le CA de l'APELS propose d'encore mieux cerner les besoins (c.-a-d. déterminer les zones à traiter) pour les préciser au RAPPEL et permettre une meilleure planification pour les travaux de l’an prochain.
Les responsables de secteur de l’arrachage seront convoqués prochainement à une réunion pour faire un post-mortem des travaux réalisés et planifier l’été prochain.